J’ai fait mon premier voyage en solo quand je suis parti traverser le Vietnam à moto. J’ai demandé à mes proches comment préparer mon aventure en sac à dos. J’ai trouvé un tas d’informations et de conseils très intéressants sur les blogs et forums pour devenir un vrai backpacker. On m’a notamment bien expliqué comment choisir la bonne moto à acheter. Au final je me suis retrouvé en panne tous les jours mais les mécaniciens sont devenus mes meilleurs amis. Avant mon voyage en Colombie on m’a conseillé de prendre mon manteau de ski, pour me protéger du froid et je me suis retrouvé à trimballer pendant 3 semaines une doudoune dans un pays où il faisait 35°, mais j’avais un oreiller hyper confortable dans les bus.
Depuis j’ai pas mal baroudé, suivi beaucoup d’autres conseils utiles ou non et je me suis surtout rendu compte qu’il y a 8 choses très importantes qu’on ne m’avait jamais dites sur le voyage en sac à dos.
Tu accorderas facilement ta confiance.
Tu feras des choses que tu n’aurais pas osé faire en France, simplement parce que les autres le font. Tu monteras à 3, sur un taxi moto dans les rues d’Ho Chi Minh ville. Tu demanderas au chauffeur s’il a un casque, il te regardera en rigolant et te dira “pas besoin”. Tu te diras que c’est un très bon argument et tu te laisseras conduire à toute vitesse à ta destination.
Tu monteras sur le toit d’un taxi brousse en Afrique. Tu demanderas à tes compagnons de route comment faire en cas de freinage, ils te répondront “c’est l’Afrique mon frère”. Puis tu te cramponneras à la cage pleine de poulets devant toi en rigolant avec le gars qui se tiendra à ton t shirt et avec qui tu partageras quelques mangues pendant le trajet.
La seule fois où tu devras te méfier, c’est en Bulgarie quand un gars te dira que tu peux sauter dans une cascade à condition de bien atterrir au milieu, pour éviter les rochers. Fais lui confiance, mais demande lui comment remonter, ça t’évitera de tenter en vain de grimper par une corde à noeuds de 15 m de haut.
Tu dormiras très peu.
Tu te lèveras tôt pour profiter du lever du soleil, prendre le pain de mie et le café gratuits qui font office de petit déjeuner dans ton auberge et aller explorer les environs. Tu rencontreras ce gars que tu ne reconnaîtras pas mais qui sera super content de te retrouver et de te raconter la soirée géniale de la veille, dont tu ne te rappelles pas du tout. Vous rigolerez, jouerez aux cartes et boirez 2 ou 3 bières. Votre table verra apparaître quelques autres compagnons de la veille et beaucoup d’autres bières. Après une nouvelle soirée inoubliable, dont tu ne te souviendras pas plus, tu rentreras à l’auberge, te faufiler dans le couloir après avoir ouvert la porte d’entrée grinçante et tu tenteras d’utiliser la torche de ton smartphone qui n’aura plus de batterie. Dans ton dortoir, tu trouveras une fille à moitié nue dans ton lit. Tu lui demanderas si elle est ivre et si elle s’est trompée de lit. Tu comprendras que oui, lui laisseras ton lit et tu lui prendras la clé de son dortoir. En Roumanie, tu passeras une dizaine de jours dans une auberge sans jamais dormir dans ton lit. Tu dormiras sur la plage, dans la cours ou sur un tas de draps.
Tu trouveras toujours une solution.
Au cours d’un voyage au Vietnam à moto, tu perdras le bouchon de ton réservoir d’huile et tout le liquide se videra sur la route. Tu seras au milieu de nul part sans la moindre idée de comment te débrouiller. Un paysan s’arrêtera, sortira une hachette et taillera un bouchon dans une branche avant de te donner un peu d’huile qu’il aura avec lui. Vous partirez tous les 2 avec le sourire et une histoire sympa à raconter.
Tu changeras ta conception de l’hygiène.
À quoi bon remplir ton sac de vêtements lorsqu’il fait 35° dehors et que tu transpires à peine sorti de la douche ? La journée, tu porteras toujours la même chemise. Tu te doucheras avec le soir et la laisseras sécher la nuit pour la salir à nouveau le lendemain. La plupart des routards sont sales, barbus et changent rarement de vêtements, mais tu ne t’en rendras rapidement plus compte. Tu n’accorderas plus du tout d’importance aux odeurs de transpirations, aux cheveux gras, aux jambes mals épilées et au vernis écaillé de cette sympathique blonde. Elle n’en sera que plus mignonne quand tu la reverras dans sa tenue habituelle quelques semaines plus tard à Mâcon.
Tu dépenseras la plus grande partie de ton argent dans les bières.
La bière deviendra ta boisson favorite. La phrase que tu entendras et que tu prononceras le plus, sera “tu veux une bière ?”. C’est une formule magique qui annonce de belles rencontres, dont tu te souviendras parfois, que ce soit avec les autres voyageurs ou avec les locaux.
J’ai écrit un article sur les pays les moins chers du monde où l’on peut voyager pour moins de 20€ par jour, tu te rendras rapidement compte que l’achat de bière est la seule chose qui peut faire sauter ce budget
Si tu vas en Roumanie, tu rencontreras Gabriel qui est pêcheur et qui ne boit que de la bière ou l’eau du Danube. S’il t’offre cette dernière boisson pense à y mettre un ou deux micropur.
Tu feras connaissance avec les autorités locales.
Lors de ton premier trip interrail, tu décideras d’aller faire un brin de toilette dans les wc du train. Comme ça sera pile au moment du passage de frontières avec la Roumanie. Les douaniers, un peu zélés, te prendront pour un clandestin et exigeront de voir ton passeport. Tu traverseras 3 wagons pour aller chercher ton passeport dans le sac que tu auras laissé à ton pote, avec pour seule tenue ton caleçon et le gel douche qui recouvre ton corps, qu’ils ne t’ont pas laissé rincer. Quelques jours plus tard, tu t’endormiras sur le comptoir de la gare de Belgrade après une soirée inoubliable (dont tu ne te rappelleras pas) à la fête de la bière. Tu te feras réveiller furieusement par un policier local qui te dira de ne pas rester là. Tu lui lâcheras un “c’est bon m’sieur, je bouge dans 10 min” peu convaincant et comme en plus il ne comprendra pas l’anglais, il sortira sa matraque et tu n’attendras pas 10 min.
Plus tard tu feras un trip en Lada au Kirghizistan et tu n’auras plus peur de marchander avec eux pour économiser 50 centimes sur leur bakchich.
Tu te feras plein d’amis.
Tu rencontreras plein de gens et te feras un tas d’amis. Tu passeras des semaines à sillonner l’Asie avec des gars dont tu ne connais même pas le nom de famille, mais avec qui tu vas vivre une vraie aventure et que tu considèreras comme tes frères. Vous explorerez les coins les plus reculés dans lesquels vous vous perdrez avant de trouver l’hospitalité chez un fermier chez qui vous prendrez la cuite la plus mémorable de ta vie.
Tu rencontreras cette hollandaise à qui tu demanderas le code du wifi, tu passeras la nuit entière à discuter avec elle et tu finiras par passer ton voyage entier à ses côtés. Une nuit, vous vous retrouverez face à un cours d’eau, tu feras bêtement le malin en lui disant de t’éclairer du bord pendant que tu t’aventures dedans pour voir s’il est possible de le traverser à pied.
Tu rencontreras des gens serviables et honnêtes
Le monde n’est pas un endroit hostile où il faut se méfier de tous. Tu rencontreras dans tous les pays un pourcentage de connards, mais il est bien faible par rapport à l’immense majorité de belles personnes que tu croiseras sur ton chemin. Tu ne peux pas découvrir le monde ou t’en faire une idée à travers les reportages, les livres ou les photos que l’on voit un peu partout.
Je ne voyage pas pour voir des bâtiments et des paysages, mais pour rencontrer des gens, échanger, rigoler et comprendre leur culture. N’aie pas peur d’aller vers les inconnus, et si quelqu’un te semble peu avenant, offre lui un verre de pastis (il faut toujours voyager avec une bouteille dans ton sac), ça aide toujours à passer un bon moment.
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Contrairement à ce que l’on peut penser, le monde n’est pas si hostile que ça. Bien évidemment, il ne faut pas croire que tous les gens qu’on rencontre sont gentils.